Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

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Coeur

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Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction
Titre du CD Ugab No 3: La Dalbade [Toulouse]
Interprète(s) Yves Rechsteiner (CH)
Éditeur Alpha
Numéro d'édition 650
Site de l'éditeur http://www.alpha-prod.com
Format audio SACD DSD
Date d'enregistrement X 2008
Minutage total 61:30
Date de réception au M'O 20/06/2011
Livret 82 pages + 4 pages de Digipack (F, GB); photo(s) de l'instrument: 13, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Toulouse, FR, Notre-Dame de la Dalbade
Compositeur(s) Camille Saint-Saëns, Frédéric Chopin, Ludwig van Beethoven, Louis James-Alfred Lefébure-Wely, César Franck, Charles-Marie Widor, Hector Berlioz
Descriptif orgue(s)Toulouse, FR, Notre-Dame de la Dalbade
Puget (FR) 1888/Puget (FR), 1930/Touzel, Bachet, Herviant (FR), 1986/Bancells et Lacorre (FR), 2009. III/50

Accord orgue(s)444 dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1. Saint-Saëns: Danse macabre op. 40
2. Chopin: Nocturne (Eb) op. 9
3. Beethoven: Symphonie «Pastorale» N° 6, op. 68: Larghetto (a)
4. Lefébure-Wely: Élévation ou Communion (a)
5. Franck: Fantaisie (a) CFF 102
6. Widor: Symphonie «Gothique» N° 9, op. 70: Andante
7. Chopin: Sonate pour piano op. 35: Marche funèbre
8. Berlioz: Symphonie Fantastique op. 14: Marche au supplice
9. Berlioz: Symphonie Fantastique op. 14: Songe d'une nuit de Sabbat

CommentaireCeci est le troisième volume de la série Ugab, l'univers de l'orgue, dont le premier (CD_4096) avait valu un coup de c?ur au même interprète, pour ses transcriptions de Rameau à l'orgue de Cintegabelle. Le perspicace rédacteur du Magazine de l'orgue, réalisant que le second volume, enregistré à l'orgue de Lunéville, et devenu aujourd'hui le deuxième, manque à la discothèque du M'O, s'est empressé d'en demander un exemplaire à la maison Outhere: vous en entendrez parler sous peu (CD_3005).
Le format DVD du digipack rend difficile le classement de ce CD dans une discothèque normale. Mais pour une fois, personne ne s'en plaindra, car cela permet à l'éditeur de nous offrir un véritable livret, très soigneusement mis en page, riche d'une abondante iconographie (très réussie, la reproduction sur fond beige/crème du programme de la bénédiction solennelle du 22 novembre 1888!) et de nous offrir un texte aussi humoristique que cultivé d'Yves Rechsteiner, intitulé: Dialogue imaginaire entre Hector Berlioz & César Franck, Paris 1889, une étude de trois pages L'orgue symphonique français: de la dévotion au fantastique par François Sabatier, ainsi que douze pages bien documentées sur la manufacture Puget par Jean-Claude Guidarini, qui monta sur ce sujet une belle exposition dans le cadre d'un récent festival Toulouse les Orgues, et enfin quelques pages sur la restauration de l'orgue par Jean-Baptiste Dupont. Tous ces textes sont traduits en anglais; dans la version française, j'ai repéré une dizaine de coquilles ou maladresse stylistiques: ce sera la tache de beauté de cette belle réalisation!
Qui connaît l'église de La Dalbade sait que le volume très large de cette nef est particulièrement riche. Ceci explique sans doute la brume de bruit de fond qui entoure ces prises de son. Fondre ce bruit de fond entre les plages me semble être une mauvaise idée, car même s'il est fait très adroitement, ce shuntage (ce mot refusé par mon correcteur d'orthographe figure dans mon Grand Robert!) met en évidence ce défaut somme toute naturel, plus qu'il n'en atténue l'effet.
Côté répertoire, soulignons tout d'abord que tous les arrangements, à part celui de la Marche funèbre de Chopin, signé par l'organiste de Saint-Eustache de Paris, Édouard Batiste, sont réalisés, de main de maître, par l'interprète. D'entrée de jeu, dans la Danse macabre de Saint-Saëns, on est captivé (ensorcelé ne serait pas un mauvais terme... à quand L'apprenti sorcier?) par l'art consommé de l'organisation d'Yves Rechsteiner. Pour ceux qui se demandent ce que j'entends par là: l'organisation est la transposition à l'orgue, le parallèle, en quelque sorte de l'orchestration. L'«organisateur» n'a pas servilement cherché à trouver dans les registres ou mélanges de jeux de l'orgue des équivalents aux timbres des instruments de l'orchestre. Plus subtilement, au départ de la partition, et en ayant bien sûr dans l'oreille les effets de l'orchestre, il a cherché à réécrire la pièce comme un organiste, sensible à la fois aux possibilités spécifiques mais aussi aux limites de son instrument. Il en résulte des partitions peu faciles à jouer, demandant même parfois une troisième main, et requérant la présence de registrants bien aiguisés.
Puisque nous parlons d'organisation: quelle est le grain de sable qui a fait mentionner comme plage 3 le Larghetto en la mineur de la Sixième Symphonie «Pastorale» de Beethoven, alors que même l'oreille peu Beethovénienne du critique du M'O a parfaitement reconnu l'Allegretto, deuxième mouvement de la septième? Dans cette plage, certaines sonorités de l'orgue sont saisissantes, tels ces cors, plus vrais que nature.
Trois plages au milieu de ce beau récital sont consacrées à des compositions originales pour orgue: une courte pièce de Lefébure-Wely pour montrer qu'ils se trompent à ceux qui, se contentant un peu vite d'idées reçues, déclarent que ce musicien salonnard n'a rien écrit qui ne fût de mauvais goût. Les pièces de Franck et Widor sont une double démonstration: l'orgue de la Dalbade est aussi beau que n'importe quel grand Cavaillé-Coll, et Yves Rechsteiner est un grand organiste, au jeu souple, expressif et chantant.
Pour son deuxième CD dans la série Ugab, Yves Rechsteiner reçoit un deuxième coup de cœur du M'O+! Vous trouverez donc pendant tout le mois de septembre ce CD à la vitrine de la boutique du M'O, à un prix qui se justifie par le format même de ce CD/livre: soyez nombreux à en profiter!

Date du commentaire29/08/2011
  
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