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Titre du CD L'orgue Dom Bedos de Sainte-Croix de Bordeaux [Leonhardt]
Interprète(s) Gustav Leonhardt (NL)
Éditeur Alpha
Numéro d'édition 017
Site de l'éditeur http://www.alpha-prod.com
Format audio [DDD]
Date d'enregistrement VI 2001
Minutage total 57:35
Date de réception au M'O 23/08/2002
Livret 52 pages + 4 pages de Digipack (F, GB); photo(s) de l'instrument: 10 C, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Bordeaux (FR), Sainte-Croix
Compositeur(s) François Couperin, Abraham Van Den Kerckhoven, Johann Kaspar Ferdinand Fischer, Georg Muffat, Louis Marchand, John Blow, Georg Muffat
Descriptif orgue(s)Bordeaux (FR), Sainte-Croix
Dom Bédos (FR) 1748/Quoirin (FR) 1996. V/45
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeFrançois Couperin Messe propre pour les couvents:
1. Plein jeu
2. Dialogue
3. Cromhorne sur la taille
4. Récit de Tierce
5. Offertoire sur les grands jeux
6. Tierce en taille
7. Agnus dei

8. Abraham Van Den Kerckhoven: Fantasia
9. Johann Kaspar Ferdinand Fischer: Chaconne
Georg Muffat
10. Toccata prima
18. Toccata quinta
Louis Marchand
11. Plein-jeu
12. Basse de cromhorne
13. Duo
14. Récit & Dialogue
John Blow
15. Voluntary IV
16. Verse
17. Verse
CommentaireL'orgue de Bordeaux est un des plus magnifiques instruments français qui soient. Les talents conjugués de Dom Bedos et de Pasqual Quoirin ont ressuscité ce monument dont l'histoire - «vicissitudes» serait un meilleur terme pour décrire les errances d'un instrument réquisitionné au XIXe par un évêque en mal d'orgue pour sa cathédrale - est retracée dans un livret d'une qualité elle aussi remarquable. De magnifiques photos en noir el blanc (et quelques-unes en couleurs, hélas de qualité technique moindre) illustrent l'église Sainte-Croix, son instrument et la prise de son. Soulignons, le fait est assez rare, la beauté du digipack, faisant d'un beau portrait d'homme par Philippe de Champagne (né à Bruxelles en 1602) un élégant triptyque. Dans son commentaire de ce tableau, Denis Grenier, professeur à I'Université Laval, Québec, évoque le calvinisme hollandais, trait qui frappe à l'évidence.
Le dit calvinisme se marie-t-il heureusement avec la musique ludique, brillante, toute en effets, des organistes français? Les moines de Sainte-Croix, propriétaires du château de Carbonnieux et de ses vignes qu'ils exploitaient avec succès, auraient-ils étés sensibles à l'austérité nordique incarnée dans son jeu par Gustav Leonhardt? La question reste pour moi sans réponse, et j'imagine que si l'on a fait appel au grand maître hollandais, c'est un peu, outre évidemment son talent, pour éviter toute jalousie parmi les organistes français qui se seraient disputé l'honneur d'enregistrer ici un des premiers CD. Soulignons en passant que les organistes sont gens bien plus civilisés que les facteurs d'orgues français, ceux-ci ayant par des moyens pas vraiment élégants réussi à évincer un autre aigle non-hexagonal du projet de construction d'un orgue à Saint-Louis-en-I'ïle de Paris...
C'est avec une grande noblesse que Gustav Leonhardt détaille les sept mouvements qu'il a extraits de la Messe des couvents. Un toucher parfois pointu (Dialogue, Offertoire, et aussi Marchand, Basse de Cromhorne) révèle le claveciniste, en permettant toutefois aux anches de bien parler. Car une des qualités que l'on ressent à travers tout ce concert est l'écoute du musicien, qui ne produit pas une note sans en avoir mesuré, apprécié et contrôlé tous les paramètres. De sorte que si l'auditeur se trouve parfois surpris par le choix de l'interprète, il est cependant rassuré par la certitude que Leonhardt sait ce qu'il fait: la déception de l'un est ainsi tempérée par la détermination de l'autre.
Les anches sont somptueuses et parlent avec une franchise, une égalité, qui devraient faire rougir d'envie ou de honte bien des harmonistes. La majesté du grand plein-jeu de 32 pieds n'a pas d'égal et sa profondeur, sa grave grandeur sont parfaitement servies par le jeu large de l'organiste. Avec ses timbres magnifiques, et dans cet accord parfait. L'orgue de Bordeaux nous rappelle dans chaque plage que toute musique peut se réduire au chant. Et le sens du discours de l'interprète fait reste.

[M'O 74/30-31]
Date du commentaire01/01/1970
  
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