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Titre du CD J. S. Bach Organ Sonatas BWV 525-530
Interprète(s) Christopher Wrench (AU)
Éditeur Melba
Numéro d'édition 301125
Site de l'éditeur http://melbarecordings.com
Format audio Super Audio CD Hybrid
Date d'enregistrement 3-6, 18 VII 2003
Minutage total 77:45
Date de réception au M'O 03/03/2010
Livret 38 pages + 4 pages de Digipack (GB, D, F); photo(s) de l'instrument: 2, composition et registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Kopenhagen, DK, Garnisons Kirke
Compositeur(s) Johann Sebastian Bach
Descriptif orgue(s)Kopenhagen, DK, Garnisons Kirke
Carsten Lund (DK) 1995. III/45
Accord orgue(s)4X5 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeJohann Sebastian Bach
1-3. Triosonate N°1 (Eb) BWV 525
4-6. Triosonate N°2 (C) BWV 526
7-9. Triosonate N°3 (D) BWV 527
10-12. Triosonate N°4 (e) BWV 528
13-15. Triosonate N°5 (C) BWV 529
16-18. Triosonate N°6 (G) BWV 530

CommentaireÀ la lecture du programme, je me préparais déjà à relancer le refrain du «comment peut-on enregistrer un programme aussi monotone que ces six sonates, dont chacune est une merveille d'écriture, mais dont l'addition des 18 mouvements devient un pensum?». Il n'aura pas fallu une sonate pour comprendre que, cette fois, j'allais écouter le CD d'un bout à l'autre sans rechigner. Car la seule critique qui subsiste à l'issue de cette heure et quart de plaisir, réside dans l'absence de programme: ce catalogue de sonates, cette énumération de trios, cette liste de vif/lent/vif, même si c'est du meilleur Bach, et fort bien joué, cela reste une mauvaise idée de programme. Ou plutôt une non-idée.
Cela étant posé, force est de reconnaître que, jouées comme cela, et même enfilées les unes aux autres, les sonates en trio sont magnifiques, et valent le détour. Ce Christopher Wrench, qui a franchi la moitié du globe pour réaliser cet enregistrement, sait ce que jouer de l'orgue veut dire. Il a un toucher parfait, vif et délié, pratique des articulations subtiles et toujours adéquates, phrase comme il faut cette musique trop souvent considérée comme des exercices de luxe. Bien assis sur son banc (je ne l'ai pas vu, mais il est impossible de jouer avec une telle assurance si l'on n'est pas bien posé sur son siège), il réfute par l'exemple toutes les affirmations comme «le plus difficile dans les sonates, c'est l'indépendance» ou «garder l'équilibre y est virtuellement impossible». Maîtrisant parfaitement les plus subtiles nuances du tempo, il n'aborde aucun de ces 18 mouvements ni un brin trop vite, ni un soupçon trop lent. Tout au plus, en pinaillant à l'extrême, pourrait-on imaginer le troisième mouvement de la première un peu moins vite, et constater une tendance à alourdir la basse dans l'Andante de la troisième. Mais je le répète, c'est vraiment l'argument de celui qui veut prouver qu'il a tout écouté et qu'il sait de quoi il retourne.
Derrière un magnifique buffet baroque construit en 1724 par l'élève de Schnitger, Lambert Daniel Karstens, Carsten Lund a construit en 1955 cette reconstitution de l'instrument original fort réussie. Christopher Wrench a eu cent fois raison de choisir cet instrument, qui lui a permis de résoudre à la perfection le problème de la registration. Profitant de l'abondance de jeux de 8 et 4 pieds, sans chercher midi à quatorze heures, il parvient à trouver 18 équilibres différents sans faire appel aux anches ni aux mixtures (à deux petites exceptions près, traitées avec une grande discrétion) et recourant fréquemment à un procédé que la simple lecture du texte de Bach induit: le jeu à l'octave grave de la main gauche (qui ne descend jamais en dessous du deuxième do), ce qui permet de registrer à l'octave du clavier principal.
C'est de la toute grande maîtrise, qui démontre à ceux qui considèrent ces sonates comme des difficultés insurmontables, une espèce de «pont aux ânes» des organistes, que ce sont eux, les ânes! De la belle, grande, simple et ô combien savante musique...
Date du commentaire04/03/2010
  
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