Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

VideListe

CD_3853 ()

Chapeau

307 / 1024

Navigation sur l'ensemble de la discothèque, pas de recherche effectuée
Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction
Titre du CD Gran Partita. W. A. Mozart
Interprète(s) Vincent Genvrin (FR)
Éditeur Hortus
Numéro d'édition 071
Site de l'éditeur http://www.editionshortus.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement 2-3 V 2009
Minutage total 59:34
Date de réception au M'O 13/01/2010
Livret 24 pages (F, GB); pas de photo de l'instrument, pas de composition, pas de registrations.
Photos de l'orgue, composition, registration et plus encore sur http://clicquotdeschamps.free.fr/
Orgue(s) et/ou instrument(s) Paris (FR), Saint-Nicolas des Champs
Compositeur(s) Wolfgang Amadeus Mozart
Descriptif orgue(s)Paris, FR, Saint-Nicolas des Champs
Clicquot (FR) 1777/Ducroquet (FR) 1854/Gonzalez (FR) 1930. V/48
Accord orgue(s)5X5 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeWolfgang Amadeus Mozart
1-19. Sérénade en si bémol majeur, KV 361, dite «Gran Partita»
CommentaireL'un des rares problèmes résultant de la mise en service du M'O+ s'observe ici: dans son commentaire introductif, l'interprète fait référence à son enregistrement précédant (Hortus 057, CD_3659), consacré à sa transcription des Sept Dernières Paroles du Christ de Joseph Haydn, qui figure dans l'énorme paquet des CD's en souffrance, et qui sera donc présenté après celui-ci, arrivé à la rédaction du M'O il y a quelques jours.
Si le titre de cette transcription n'est pas souligné (indiquant un inédit) dans le descriptif de ce compte-rendu, c'est que Liuwe Tamminga en a déjà enregistré le Thème et variations (CD Accent 24172, M'O 89-90/38). Sur un orgue italien Giuseppe Bonatti, 1716: nous sommes loin de l'esthétique sonore de Clicquot!
La composition de l'instrument, son histoire, et toutes les registrations utilisées se trouvent sur http://clicquotdeschamps.free.fr/, un site particulièrement élégant. Un très grand avantage de la formule est que (même si vous ne possédez pas encore le CD) vous y lirez le livret dans des caractères dont vous pouvez choisir le corps. Il y a même un «échantillon avec valeur»: le Molto allegro du premier mouvement. Vous découvrirez avec intérêt le texte intelligent et sérieux de Vincent Genvrin, expliquant très clairement sa démarche, argumentant en fin musicien, en musicologue sensible (si, si, cela existe!) et coupant l'herbe sous les pieds aux éventuels contradicteurs. Sa conclusion: «On pourra juger qu'une telle transcription n'apporte pas grand-chose au chef-d'?uvre de Mozart, et l'on n'aura sans doute pas tort. En revanche, il me semble que Mozart apporte beaucoup à l'orgue. Faire se rencontrer un somptueux instrument de Clicquot et une des ?uvres les plus étonnantes de son temps, grâce aux «passerelles» que nous offre une culture commune à leurs auteurs, telle a été l'expérience que j'ai voulu tenter.»
Ce qui surprend, dès la première plage, c'est l'omniprésence des anches, somptueuses et fort bien accordées (arriver à rendre parfait un grand ch?ur composé de Bombarde, trois Trompettes, deux Clairons et Cromorne est en soi une belle performance, que nous saluerons par un maximum dans l'échelle de La Rasette, clignant de l'oreille quand l'un ou l'autre tuyau récalcitrant du Hautbois ou de la Voix humaine vient nous rappeler que l'orgue de Saint-Nicolas des Champs est en attente d'une restauration bien méritée). Il y a dans ce grand jeu à la fois profond et éclatant quelque chose d'enivrant, et on comprend le titulaire de cet instrument qui ne le consomme pas toujours avec modération. N'y a-t-il pas ici en effet un peu beaucoup d'anches? Les quelques rares mouvements joués sans y recourir sont reçus comme des passages d'appréciable détente. Ah! Cette Romance! Quel beau moment! Cela n'aurait sans doute pas nui à l'ensemble, par exemple dans le Menuet et ses trios, d'utiliser des flûtes et des bourdons. Même s'il n'y avait dans les treize instruments de Mozart que hautbois, clarinettes, cors de basset, basson et cors d'harmonie, la souplesse dynamique d'un ensemble instrumental aurait justifié d'y recourir. D'ailleurs, un des plus beaux moments du disque est la coda de la Romance: magnifique d'émotion, suivi d'un fort beau Thème et variations. Mais peut-être était-ce voulu: nous faire tant désirer cette douceur, pour que son effet s'en trouve magnifié?
Même si dans le début de l'Adagio, on se prend à regretter la rigidité de l'orgue, incapable d'enfler les longues premières notes tenues des deux solos, l'ensemble est joué avec une grande musicalité et l'on ne peut que féliciter le transcripteur et l'interprète (auquel se joint par moments Yoann Tardivel Erchoff dans le rôle de la troisième, voire de la quatrième main). La performance est d'autant plus remarquable que l'instrument n'est pas en excellent état (doux euphémisme!). Contrairement au critique cité par Vincent Genvrin dans son introduction: «Une initiative intéressante, mais qu'il ne faudra pas renouveler trop souvent.», nous dirons: «Encore»!
Date du commentaire21/01/2010
  
  Liste Retour à la liste des disques