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Titre du CD Révélations
Interprète(s) Ami Hoyano (JP)
Éditeur Ctésibios
Numéro d'édition 067
Site de l'éditeur http://www.ctesibios.fr
Format audio [DDD]
Date d'enregistrement 29 VI - 2 VII 2012
Minutage total 62:45
Date de réception au M'O 25/01/2013
Livret 24 pages + 4 pages de Digipack (F, GB, J); photo(s) de l'instrument: 11, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Béthune, Saint-Vaast
Compositeur(s) Nikolaus Bruhns, Johann Sebastian Bach, Johann Kaspar Kerll, Wolfgang Amadeus Mozart, Giörgy Ligeti, Benoît Mernier, Bernard Foccroulle
Descriptif orgue(s)Béthune, FR, Saint-Vaast
Freytag-Tricoteaux (CH) 2001. III/44
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
Programme1. Bruhns: Praeludium G-dur
2. Bruhns: Nun komm, der Heiden Heiland
3-7. J. S. Bach: Einige canonische Veränderungen über das Weihnachtslied Vom Himmel hoch, da komm' ich her BWV 769
8. Kerll: Capriccio sopra il cucu
9-10. Mozart: Adagio und Fuge (c) KV 546
11. Ligeti: Musica ricercata: Allegro con spirito
12. Ligeti: Musica ricercata: Tempo di Valse
13. Ligeti: Musica ricercata: Vivace. Energico
14. Mernier: Cinq Inventions: 1. 1e invention
15. Foccroulle: Toccata
CommentaireNombreuses sont les jeunes organistes japonaises qui, après des études dans leur pays, viennent en Europe, chercher les racines de l'art de l'orgue. Et un certain nombre d'entre elles, après avoir travaillé avec quelques grands professeurs allemands, français, voire même belges, comprennent tellement bien que c'est ici que l'histoire de l'orgue s'est déroulée, qu'elles s'établissent dans nos contrées, et ne retournent au Pays du Soleil levant que pour visiter leurs proches... Pour certaines d'entre elles (mais pourquoi les hommes japonais sont-ils si rares à s'intéresser à l'instrument?), c'est sur un instrument historique de la vielle Europe qu'elles signent leur premier enregistrement, encore aujourd'hui considéré comme l'indispensable démarche à l'entrée dans la vie professionnelle.
Ami Hoyano, après ses études au Japon, a travaillé avec Olivier Latry et Michel Bouvard au Conservatoire national supérieur de Paris, puis auprès de Bernard Foccroulle au Conservatoire royal de Bruxelles. Elle a aussi fréquenté quelques classes de maîtres avec quelques-uns des meilleurs professeurs de France, d'Autriche et des États-Unis. Elle a choisi, non pas un orgue historique (qui n'aurait pas permis le programme kaléidoscopique qu'elle envisageait) mais l'instrument construit en 2001 par Freytag à Béthune. C'est un programme varié et coloré qu'elle nous présente, espérant «révéler» aux auditeurs, outre son talent, des musiques peut-être moins connues (quoiqu'aucun inédit ne s'y trouve...).
Dans le Praeludium de Bruhns, on découvre une interprète maîtrisant bien le stilus fantasticus, et un peu moins bien les notes répétées des passages fugués, ce qui leur donne un côté un rien statique. Impression hélas confirmée dans le grand choral de Bruhns, qui gagnerait à être plus expressif, tout comme les Variations canoniques de Bach, une œuvre prise ici plus sous son angle «performance contrapuntique» qu'en tant que composition réellement musicale, «poétique et fraîche», comme le dit le livret, malgré la science confondante qu'y manifeste le grand Cantor. Dans la dernière variation, la tentation d'utilise le Posaune à la pédale aurait été une véritable bonne idée, si le jeu avait la véritable élocution d'un basson...
Après un coucou vraiment trop métronomique, la fugue de Mozart séduit par sa solidité technique: Ami Hoyano sait jouer de l'orgue, et se moque littéralement des difficultés quasi insurmontables de cette musique plus pensée pour un mécanisme d'horlogerie que pour un être humain doté de «seulement» dix doigts et deux pieds! Après la musique pour orgue mécanique de Mozart, voici trois extraits fort plaisants de celle de Ligeti, dont la version pour orgue de Barbarie, et les volumes 5 et 6 de la Giörgy Ligeti Edition, avaient mérité un coup de cœur du M'O en 1997 (voyez CD_4004, mis en ligne à cette occasion).
Le programme conclut avec deux pièces belges. Les Inventions de Benoît Mernier méritent bien leur succès: ceci en est déjà (au moins) le quatrième enregistrement. Et c'est le second de la Toccata de Bernard Foccroulle. La maîtrise de l'organiste rend parfaitement justice à ces deux compositions à inscrire parmi celles qui marqueront le XXIe siècle de l'orgue.

Date du commentaire24/03/2013
  
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