Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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P_4010 ()

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Titre Facultad Organica
Compositeur Correa de Arauxo, Francisco
Opus
Année de composition 1626
Éditeur(s) scientifique(s) Guy Bovet
Éditeur Ut Orpheus
Numéro d'édition ES 47
Année de l'édition 2007
ISMN M-2153-1451-1
Site de l'éditeur http://www.utorpheus.com
Nombre de pages lxxiv + 561 (490 de musique)
Date de réception au M'O 30/03/2007
CommentaireDeux mille trois cent cinquante grammes! Ne devrais-je pas ajouter la mention du poids des partitions dans le descriptif ci-dessus? Dans certains cas, l'indication... prend un certain poids; l'édition espagnole (P_4009) pèse 2.460 grammes, mais en trois volumes. L'éditeur italien a-t-il réfléchi au fait que les pupitres de la plupart des orgues anciens espagnols n'accueilleront pas ce volume qu'on peut qualifier sans risque d'exagération de «fort»? [NB: lors de la mise en ligne de ce texte, deux ans plus tard, le catalogue Ut Orpheus s'est enrichi d'un tirage en onze fascicules. Le premier, disponible en français, en allemand, en anglais et/ou en japonais comprend l'introduction et les textes (20 euros); chacun des volumes de musique coûte 25 euros, ce qui porte le total à 270 euros, contre 240 euros pour le volume unique...]
Si vous ne l'avez pas déjà fait, je vous recommande de lire la présentation mentionnée ci-dessus de l'édition concurrente, car les problèmes rencontrés par les deux transcripteurs sont les mêmes, mais les solutions adoptées diffèrent sensiblement. La différence saute déjà à l'œil, au premier regard. Si l'édition espagnole marquait un progrès par rapport à celle de Kastner, on fait ici un second grand pas en avant, et ce qui était devenu lisible est ici simplement élégant: pages aérées, texte bien large, notes suffisamment grandes, indications «accessoires» suffisamment petites procurent un réel plaisir à la lecture de cette partition. On est également reconnaissant à l'éditeur d'avoir regroupé avant chaque pièce, non seulement le texte introductif de Correa et sa traduction anglaise, généralement commentée, mais aussi les notes, ce qui évite le fastidieux retour à l'arrière du volume, pour consulter l'appareil critique.
Très appréciable est le choix fait par Guy Bovet de transcrire cette partition d'abord pour des interprètes, et non pour des musicologues (quoi que, nous le verrons dans un instant, ceux-ci aussi trouveront ici de quoi nourrir leur étude): il a choisi de diviser les voix sur les portées en fonction de leur distribution entre les mains. De sorte que, dans un Tiento de medio registro, le solo est d'une façon générale sur une portée, et les trois voix de l'accompagnement sur l'autre. On évite ainsi la présence d'innombrables et illisibles lignes supplémentaires, et la lecture se fait avec beaucoup plus de naturel. Pour résoudre le problème de la transcription des croisement de voix, l'éditeur a décidé d'indiquer la disposition de celles-ci par de petites lettres S, A, T, B, symbolisant les quatre voix, superposées au-dessus des accords concernés. Malgré le choix de très petits caractères ces indications prennent trop de place à mon goût, d'autant plus qu'elles sont fréquemment doublées des traditionnels traits pointillés indiquant les passages de voix d'une portée à l'autre. Je ne suis pas convaincu non plus qu'il est vraiment nécessaire de transcrire les valeurs rythmiques, indispensables au fonctionnement de la tablature, mais redondantes à partir du moment où l'on écrit en notation moderne. C'est toujours ce souci de bien faire et de ne rien omettre qui fait numéroter les Manzenillas, afin de renvoyer le lecteur aux notes, numérotées de la même façon dans l'appareil critique: utiliser les numéros de mesures aurait été si simple! Par contre, merci pour les appels de notes numérotés dans le texte musical, qui renvoient à un commentaire en l'absence de Manzenilla!
Dans de nombreuses situations (dont je vous épargne la technicité, et qui seront détaillées dans l'article à paraître dans la Revue de musicologie espagnole), Guy Bovet a évité les pièges, et choisi la solution la plus cohérente, la plus proche de l'original, et donc la meilleure. C'est ainsi qu'il traite avec succès les problèmes de transcription des valeurs rythmiques, des proportions sesquialtères, du groupement des hastes des croches et doubles croches, etc., etc. Dans certains cas, on pourrait lui reprocher un excès de prudence, quand il signale en note une erreur évidente, et en propose la correction, plutôt que de l'effectuer franchement dans le texte musical, et d'en avertir le lecteur en note.
Je soulignais tout à l'heure le côté absurde d'une présentation de l'œuvre de Correa limitée à l'espagnol. Avec cette édition de musique ibérique transcrite par un organiste suisse pour une maison d'édition italienne, nous faisons face à la situation radicalement opposée: l'introduction est trilingue (anglais, français, allemand), et Guy Bovet y commente dans ces trois langues (qui doivent donner accès à ce travail à environ 90% des organistes, bien des Espagnols se classant dans les 10% restant) une version abrégée des importantes Advertencias précèdant la musique. Mais, si vous trouverez bien les textes des introductions de Correa à chaque pièce (traduits et commentés seulement en anglais, jugeant sans doute que les lecteurs français et allemands comprennent), vous chercherez en vain le texte de l'introduction dans sa version originale. Il y a gros à parier que, si l'éditeur de cette partition, qui lui fait grand honneur autant qu'au transcripteur, avait décidé de publier ce texte indispensable dans sa langue d'origine, le poids de son volume aurait été supérieur à celui de la concurrence!
[M'O 91/32]

Date du commentaire05/09/2010
  
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