Détail d'une partition de la partithèque du M'O+

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Titre Organo Pleno. Orgelmusik zum Ein- und Auszug
Compositeur Anthologie (Johann Sebastian Bach, Georg Berg, Michel Corrette, Johann Ernst Eberlin, Johann Caspar Ferdinand Fischer, Abraham van den Kerckhoven, Johann Erasmus Kindermann, Johann Anton Kobrich, Johann Krieger, Nicolas Lebègue, Giovanni Battista Martini, Gottlieb Muffat, Franz Xaver Murschhauser, Johann Xaver Nauss, Guillaume-Gabriel Nivers, Johann Pachelbel, Johann Baptist Peyer, Josef Seeger, Johann Caspar Simon, Johann Speth, John Stanley, John Worgan, Friedrich Wilhelm Zachow, Domenico Zipoli, Salzburger Orgelbch; Kremsmünsterer Orgelbüchlein)
Opus
Année de composition
Éditeur(s) scientifique(s) Armin Kircher
Éditeur Carus
Numéro d'édition CV 18.074
Année de l'édition 2011
ISMN M-007-09617-5
Site de l'éditeur http://www.carus-verlag.com
Nombre de pages VI + 170 (167)
Date de réception au M'O 28/07/2011
CommentaireArmin Kircher, auteur de cette nouvelle anthologie évoque d'entrée de jeu la longue tradition des livres d'orgue des XVIIe et XVIIIe siècles. Il poursuit: Dans la lignée de cette tradition, le présent livre d'orgue Organo pleno constitue un répertoire pour le jeu solennel lors de l'entrée et de la sortie de l'office. Le choix s'est porté sur des œuvres des 17e et 18e siècles, dont la difficulté correspond au niveau de jeu des nombreux organistes non professionnels de l'époque dans les églises en ville et à la campagne. Improviser librement des préludes comptant parmi les missions les plus importantes de l'organiste, les organistes ayant moins d'expérience en improvisation avaient particulièrement besoin de «Gebrauchsmusik» (musique usuelle). La sélection des œuvres de ce recueil, dans lequel on trouve un large éventail de littérature originale pour l'office et l'enseignement, a été effectuée dans ce contexte. L'importante intégration d'œuvres de la littérature pour orgue d'Allemagne méridionale et centrale de cette époque confère au recueil un profil régional. Des œuvres pour orgue anglaises, italiennes, françaises et de Bohème sont par ailleurs représentées. Toutes les pièces ont en commun un caractère festif.
Les pièces partagent toutes en outre leur brièveté (rarement plus d'une page). Elles sont classées par tonalité, ce qui est éminemment pratique pour l'utilisateur voulant préluder ou commenter un chant. Toute aussi pratique aurait été l'utilisation des pages et non des numéros dans la table des matières. Ou encore mieux, de l'un et l'autre! La brève introduction dont est extrait le paragraphe ci-dessus est donnée en allemand, anglais et français. En fin de l'ouvrage, l'on trouve sur deux pages un bref descriptif biographique des 25 compositeurs et un texte sur le Salzburger Orgelbuch mais pas un mot sur le Kremsmünsterer Orgelbüchlein, pourtant présent lui aussi (numéros 1 et 58). À la dernière page se trouve la table d'ornements de Gottlieb Muffat, sans doute utile pour quelques pièces de cette anthologie, mais peu adéquate pour d'autres. Il faut déjà être un organiste averti pour utiliser cette table à bon escient, alors que l'ouvrage déclare clairement être destiné aux organistes non professionnels!
Chaque pièce, sauf le numéro 96 attribué à... Abraham van den Kerckhoven, est suivie de la mention d'une source (qui aurait pu être complétée de la référence au folio). Mais est-ce bien «la» source utilisée pour cette édition? On a l'impression, dans les pièces de Lebègue, que c'est l'édition de Guilmant qui a servi puisque, pièce 8, on lit deux pincés qui s'y trouvent mais sont absents de l'édition originale (par contre, le pincé sur do au premier temps de la mesure 8, pièce 7, présent dans l'EO et dans Guilmant, a été «oublié»). La pièce 85 le confirme: le signe d'arpègement manquant dans Guilmant, mesure 16, troisième temps, manque ici aussi. L'ajout d'un silence deux mesures plus loin débouche... sur une mesure à cinq temps, évidemment absente de l'édition Guilmant! Il manque un coulé de tierce (présent dans Guilmant) au troisième temps de 22 et dans la même mesure, la quatrième note de l'alto est une noire, pas une croche (erreur également faite par Guilmant).
Pour les pièces de Kerckhoven, il est cependant clair que ce n'est pas l'édition Watelet qui a été utilisée, puisque seuls 27a et 96a sont édités dans ce volume de 1933, et 27b, 73, 96b 119 sont jusqu'ici inédits. Malheureusement pour Armin Kircher, alors que seulement 24 des 364 pièces du manuscrit BR II 3326 sont nommément attribuées à Kerckhoven, et qu'une grande majorité des autres compositions reste sans compositeur, ce qui n'exclut pas ce même Abraham, trois des pièces inédites qu'il transcrit ont une autre attribution et ne sont donc certainement PAS de Kerckhoven: la pièce 119 est signée «C. V.», ce qui correspond probablement à C. Vaes, présent pour sept pièces dans le manuscrit bruxellois, et les deux pièces sous le numéro 27 sont suivies de l'initiale «p:» qui correspond probablement à Poglietti, ou à Paepen. On aurait préféré n'avoir pas à dire qu'il manque une liaison au quatrième temps du soprano, mesure 7 de 27a, que le premier accord de la main droite, pièce 96 comporte deux liaisons qui induisent la même graphie que ce qui se produit une mesure plus tard à la main gauche, où les deux notes du ténor sont des doubles croches, pas des croches, de même que, mesure 5, l'alto est une croche, pas une noire. Enfin, dans la pièce 96b, on regrettera que quatre ornements typiques de la musique bruxelloise de l'époque, repris de la pratique des organistes anglais (deux traits obliques parallèles), ont été remplacés par l'abréviation «tr», inconnue de Kerckhoven.
Une dernière remarque: dans les quatre Voluntaries de Stanley, il n'aurait pas été superflu d'indiquer, outre le numéro de la pièce dans les opus 5, 6 et 7, le fait qu'il ne s'agit que du premier mouvement d'une œuvre qui en comporte plus. Et même d'avertir qu'on a amputé le numéro 126 des trois dernières mesures, qui modulent en mi, justement pour introduire le mouvement suivant...
Les remarques qui précèdent ne nuiront pas aux organistes amateurs à qui l'ouvrage est destiné, qui y trouveront plus de 138 pièces répondant à leurs besoins. Mais tant qu'à leur donner accès à ce répertoire, pourquoi ne pas leur offrir un texte impeccable, fruit du travail d'un musicologue rigoureux comme le donnent à penser la citation des sources, et l'utilisation de pratiques d'édition (liaisons en pointillé, altérations en petits caractères) propres au éditions Urtext?

Date du commentaire28/07/2011
  
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