Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

VideListe

CD_4272 ()

32 / 1024

Navigation sur l'ensemble de la discothèque, pas de recherche effectuée
Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction
Titre du CD Belgian Organ Music
Interprète(s) François Houtart (BE)
Éditeur Pavane
Numéro d'édition 7549
Site de l'éditeur http://www.pavane.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement X 2012
Minutage total 75:34
Date de réception au M'O 09/06/2014
Livret 24 pages (F, GB, NL); photo(s) de l'instrument: 3 C, composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Bruxelles (BE), Notre-Dame de l'Abbaye de la Cambre
Compositeur(s) Jacques-Nicolas Lemmens, Alphonse Mailly, Joseph Jongen, Paul de Maleingreau
Descriptif orgue(s)Bruxelles (BE), Notre-Dame de l'Abbaye de la Cambre
Walcker (DE) 1931/Schumacher (BE) 2011.
III/34 + 2 emprunts et 3 extensions
Accord orgue(s)444 (333 dans l'aigu) dans l'échelle de La Rasette razette
Programme Jacques-Nicolas Lemmens
1. Marche triomphale
2. Andante avec variations

3-5. Alphonse Mailly: Sonate op 1

Joseph Jongen
6. Pastorale op. 5/2
7. Toccata op. 104

8-11. Paul De Maleingreau: Suite op. 14
CommentaireLe patrimoine organiste de la région bruxelloise s'est, au cours des quelques derniers lustres, sensiblement enrichi: orgues neufs ou restaurés se sont succédés et ont transformé la ville et ses faubourgs en un terrain où l'on n'a plus honte d'inviter les meilleurs organistes. Une des dernières réalisations dans ce domaine est la restauration de l'orgue Walcker de l'église Notre-Dame, à l'Abbaye de la Cambre, dans la commune d'Ixelles. Cet orgue de taille moyenne souffre du défaut de tous les instruments, fréquents à l'époque de sa construction, qui veulent se faire plus grands qu'ils ne sont par le recours aux octaves graves et aiguës: fort adéquats dans les registrations de détails, ils semblent perdre de l'intensité et du caractère dans les grands ensembles et en particulier dans le tutti. On est surpris de découvrir ici qu'au Positif et au Récit, tous deux expressifs, le recours à des sommiers de 73 notes qui rend réels les tons de l'octave supérieure quand on fait usage des octaves aiguës, n'est pas plus satisfaisant. On observe un certain manque d'éclat dans le grand jeu, un réel manque de grandeur. Sans doute l'harmonisation (d'origine ou de la restauration?) y est-elle pour quelque chose: des basses bien rondes supportent un medium peu présent et des aigus qui ont tendance à devenir criards au-dessus du quatrième sol.
C'est l'auteur du projet de restauration qui assure la présentation de cet orgue, dans un récital exclusivement consacré à de la musique que l'on pourrait qualifier de «locale», où l'on se réjouit de trouver deux inédits. Ici réside sans doute la seule réserve que l'on peut formuler sur cette production: l'esthétique sonore de l'orgue est franchement germanique, alors que la musique de Mailly et celle de Jongen sont nettement orientées vers l'esthétique française. On connaît les prétendues attaches de Lemmens avec la culture de l'orgue allemand (qui sont plus le fait de la volonté de son mentor, Fétis, qu'une réalité car, contrairement à ce que dit le livret, il a fort peu joué de musique de Bach et son séjour auprès de Hesse à Breslau est aujourd'hui généralement démystifié), et décider que sa musique sonne ici bien ou non est affaire de goût. Quant à Maleingreau, c'est lui qui se trouve ici le plus à l'aise.
Pour autant que l'on ne soit pas dérangé par un certain colorisme, mettant en évidence plusieurs passages mélodiques que les compositeurs ne soulignent pas, le jeu de François Houtart est fort bon. Bien qu'il ne soit pas aidé par des boîtes expressives peu efficaces, son rubato et sa compréhension du phrasé, font bien parler ce répertoire et il n'est certes pas un organiste rigide. La musique chante bien et les deux pièces de Lemmens ne tombent pas dans le panneau du pompiérisme. On appréciera particulièrement la Suite de Paul de Maleingreau, un compositeur qui mérite certes d'être remis à sa place, dans le voisinage immédiat de Charles Tournemire! Sur le plan de la finition, plusieurs bruits de registrations auraient pu nous être épargnés. En particulier dans les silences séparant des mouvements ou des parties de pièces, un petit montage aurait été bienvenu...
Un dernier mot sur l'accord de l'orgue. Sans doute les octaves graves et aiguës rendent-elles la justesse problématique car le moindre petit écart est immédiatement sanctionné par des battements. On en souffre dans la plupart des fins de pièces sur des registrations fortes. Satisfait par un accord qui tournait autour de 444 dans l'échelle de La Rasette, le critique du M'O+ se voit contraint de signaler que dans le dessus de l'instrument, c'est plutôt 333 qu'il faudrait donner.
Date du commentaire28/10/2014
  
  Liste Retour à la liste des disques