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Titre du CD Willem Ceuleers. Orgelwerken 1. Klavierübung für die Patin
Interprète(s) Willem Ceuleers (BE)
Éditeur drk
Numéro d'édition 2199486
Site de l'éditeur http://www.ceuleers.eu
Format audio DDD
Date d'enregistrement 5-6 V 2009
Minutage total 64:40
Date de réception au M'O 27/06/2010
Livret 6 pages (NL, GB); photo(s) de l'instrument: 2, composition et registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Antwerpen, BE, Christuskerk
Compositeur(s) Ceuleers
Descriptif orgue(s)Anvers, BE, Christuskerk
Nagels (BE) 2005. II/11
Accord orgue(s)5X4 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeCeuleers: extraits de Klavierübung für die Patin
1. Vater unser im Himmelreich, op. 611
2. Wer nur den lieben Gott läßt walten, op. 612
3. Kirken den er et gammelt Hus, op. 615
4. When God of old came down, op. 617
5. 21 versetten over Jeruzalem, mijn vaderstad, op. 624
6. Psalm 62, op. 216
7. Psalm 121, op. 629
8. Psalm 150, op. 203
9. Fantasia seconda sopra «Solare lascia faremi», op. 237
10. Toccata quarta, op. 633
11. Sometimes a light surprises, op. 645
12. Fantasia over de lofzang van Maria, op. 646
13-14. Prelude en fuga (e) op een thema van Urbain De Wilde, op. 579

CommentaireLe temple protestant anversois de Christ Church a fait l'achat, il y a cinq ans, d'un joli petit instrument construit par le facteur Marc Nagels. L'organiste de cet instrument, Jetty Janssen, a reçu de son filleul, Willem Ceuleers, un livre de pièces pour cet instrument, intitulé Klavierübung für die Patin qui, à en juger par le fait qu'il est divisé en sept parties et par les numéros d'opus des 13 extraits ici enregistrés, doit être fort volumineux.
La première plage est un aimable bicinium, joué sur la Flûte 4. Aussi bien le timbre de ce fort joli registre que la musique vous donnent à penser que vous entendez une pièce de la génération avant Bach, jouée sur un instrument historique de l'époque. Au fur et à mesure que les plages se succèdent, on découvre que cet émule de Pachelbel qui aurait peut-être entendu quelques pièces du jeune Bach, a aussi une certaine propension vers un chromatisme et des audaces harmoniques rares à son époque. En même temps, l'orgue révèle des timbres racés, ressemblant assez bien au modèle choisi, l'orgue Hildebrandt de Störmthal, inauguré en 1723 par Johann Sebastian en personne. À la différence près (et ceci est à prendre comme une appréciable qualité) que l'acoustique du temple anversois est moins sèche, et l'harmonisation de l'orgue moins puissante.
Au fil des plages qui se succèdent, c'est du Scheidt, de la musique de la charnière entre le Médiéval et la Renaissance, du néo-Sweelinck (même si le livret évoque plutôt Froberger) mâtiné de Luython, du plus pur stilus fantasticus, un choral «alla Scheidemann», et même, in fine, quelques pages qui auraient pu être signées par un certain JSB. Au passage, on saisit aussi quelques mesures de Brahms, Mendelssohn et autres musiciens plus proches de nous. Un seul siècle semble évité: le XXe...
L'interprète aurait pu pousser jusqu'au bout la démarche du compositeur, en pratiquant dans la musique ancienne les articulations (découlant des doigtés) que nous enseigne la lecture des traités d'époque, et dans la musique inspirée du XIXe, en jouant plus lié. Cela mis à part, tout est bien joué, bien registré et l'ensemble est plaisant à écouter. La question qui se pose, à l'issue de l'audition de ce CD est de savoir si le pastiche est une forme de composition, et s'il est vraiment nécessaire d'attribuer à chacun de ces exercices d'écriture fort réussis, et témoignant à la fois de la culture et de l'adresse de leur auteur, un numéro d'opus? La question subsidiaire est de savoir, si les 632 autres compositions de Willem Ceuleers (qui avait atteint le numéro d'opus 645 en 2005) sont de la même veine, ou bien quel est le style «naturel» de ce musicien très habile. Même destinée au culte réformé, la musique d'aujourd'hui ne se doit-elle pas de rechercher un langage moins inspiré du passé?

Date du commentaire07/09/2010
  
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