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Titre du CD Psalms from Geneva
Interprète(s) Masaaki Suzuki (JP)
Éditeur BIS
Numéro d'édition 1614
Site de l'éditeur http://www.bis.se
Format audio DDD
Date d'enregistrement XII 2005
Minutage total 69:28
Date de réception au M'O 27/11/2006
Livret 36 pages (GB, J, D, F), composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Kobe (JP), Shinko-Kyokai
Compositeur(s) Jan Pieterszoon Sweelinck, Claude Goudimel
Descriptif orgue(s)Kobe, JP, Shinko-Kyokai
Garnier (FR) 2002. II/18
Accord orgue(s)555 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeJan Pieterszoon Sweelinck
1. Toccata (a)
3. Psalm 140 - O mijn Godt, wilt mij nu bevrijden (O Dieu, donne-moy delivrance)
4. Toccata (g)
6. Psalm 23 Mein Hüter und mein Hirt
7. Toccata (C)
9. Psalm 116 - Ik heb den Heer lief (J'aime mon Dieu)
10. Fantasia Chromatica
12. Psalm 36 - Des boosdoenders wille seer quat (Du malin le mechant vouloir)
13. Echo Fantasia (C)
14. Allein Gott in der Höh' sei Ehr'
15. Ons is gheboren een kindekijn (Puer nobis nascitur)

Claude Goudimel
2. Psaume 140
5. Psaume 23
8. Psaume 116
11. Psaume 36

CommentaireLa photo très calviniste, voire janséniste, illustrant la face avant du boîtier de ce CD ne fait pas vraiment justice à son contenu. Outre évidemment la musique de Sweelinck, le mérite de la réussite revient en parts égales à l'interprète et au facteur d'orgues. Marc Garnier jouit semble-t-il au pays du Soleil levant d'une très grande estime (pour mémoire, son orgue «à trois visages» du Metropolitan Museum of Arts de Tokyo reste une réalisation unique), au point qu'il y porte un titre comme «légende vivante» ou quelque chose de semblable... À en juger par cet orgue-ci, voilà un titre amplement mérité!
L'autre artisan de ce fort beau récital Sweelinck est Masaaki Suzuki, natif de Kobe, diplômé de l'Université Geijutsu de Tokyo, puis du Conservatoire d'Amsterdam (clavecin avec Ton Koopman et orgue avec Piet Kee), fondateur du Bach Collegium Japan, avec lequel il poursuit l'enregistrement intégral des cantates de Bach, et enfin professeur depuis 2005 à l'Université des beaux-arts et de la musique de Tokyo.
La composition du programme est excellente. Faire précéder les Psaumes d'une Toccata, prise en guise d'intonation, et du chant harmonisé par Goudimel: voilà une idée simple, cohérente et digne d'intérêt. Les quatre psaumes de Goudimel joués bien calmement, en détaillant discrètement mais efficacement la mélodie sur une registration soliste constituent une parfaite mise en condition avant l'audition des variations de l'Orphée d'Amsterdam! Notons le premier enregistrement du Psaume 23 de Sweelinck, qui fait partie des récentes adjonctions au catalogue des ?uvres de Sweelinck et accessible pour la première fois dans le volume III de l'édition Breitkopf (voyez P_0004).
La seule critique que l'on peut faire au jeu de Masaaki Suzuki vient du fait qu'il touche un orgue récent, dont la mécanique est de toute évidence extrêmement légère, dans une acoustique courte: quelques excès de vitesse frapperont tous ceux qui, par exemple ont tenté faire sonner cette musique sur le petit orgue de la Laurenskerk d'Alkmaar, sans doute un des meilleurs témoins du temps de Swelinck. Cette façon de jouer est en effet absolument impossible dans les circonstances du temps de Sweelinck, à la fois à cause de l'acoustique, de la mécanique des instruments, et surtout de la technique des organistes du XVIIe siècle. On regrette cette virtuosité très contemporaine, par exemple, dans la fin de la Fantasia Chromatica. Par contre, quelle belle et noble grandeur dans la dernière variation du Psaume 36! Et dans un très grand nombre de plages, c'est le souci de l'articulation, la volonté de phraser, ou même de chanter, qui domine, de sorte que, pour de nombreuses pièces, c'est une véritable version de référence qui nous est donnée: l'Écho de la plage 13 est magnifique de simplicité et d'efficacité!
Pour l'?il, l'orgue Garnier est fort beau, avec ses lignes verticales accusées par la relative étroitesse de ses structures. Le buffet en deux corps est décoré généreusement mais sans excès, d'ornements dorés qui donnent vie et presque folie à un sobre buffet de bois naturel foncé (à moins qu'il ne soit peint? La photo ne permet pas d'en juger) avec lequel contrastent joliment l'argent des tuyaux et l'or de leurs bouches. Les sonorités sont claires, bien marquées, l'orgue sonne costaud dans les plenums, chante dans les détails, et à aucun moment l'auditeur ne pense qu'il entend un orgue somme toute petit: chacun des trois plans sonores compte six jeux, un point c'est tout!
En résumé, un fort bel enregistrement, illustration du talent qu'ont les Japonais de s'abreuver aux meilleures sources pour nous faire apprécier notre propre patrimoine!
Date du commentaire02/03/2010
  
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