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CD_2321 ()

VideCeci n'est pas de l'orgue

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Titre du CD Johann Sebastian Bach. 6 Sonaten für Orgel in Bearbeitungen für 2 Klaviere zu 4 Händen
Interprète(s) Claudine Orloff (BE) & Burkard Spinnler (DE)
Éditeur Fuga Libera
Numéro d'édition 572
Site de l'éditeur http://www.fugalibera.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement 6-9 IV 2010
Minutage total 77:25
Date de réception au M'O 26/10/2010
Livret 20 pages + 4 pages de Digipack (F, GB, D); ceci n'est pas de l'orgue
Orgue(s) et/ou instrument(s) Deux pianos (marque non spécifiée)
Compositeur(s) J. S. Bach
Descriptif orgue(s)Deux pianos (marque non spécifiée)
Accord orgue(s)Ceci n'est point de l'orgue… et n'est donc pas appréciable dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeJ. S. Bach: Sechs Sonaten für Orgel
1-3. N°1 (Eb) BWV 525
4-6. N°3 (d) BWV 527
7-9. N°5 (C) BWV 529
10-12. N°2 (c) BWV 526
13-15. N°4 (e) BWV 528
16-18. N°6 (G) BWV 530
19. Schafe können sicher weiden BWV 208

CommentaireL'idée est séduisante et fort bien réalisée. Partant du constat que plusieurs pianistes avaient été séduits par les fameuses Sonates en trio de Bach, le Pont aux ânes des étudiants organistes, et en avaient, en tout ou en partie, réalisé des arrangements pour deux pianos, Claudine Orloff et Burkard Spinnler (qui tous deux enseignent au Conservatoire royal de Bruxelles) ont enregistré le tout en nous donnant à entendre des versions de Ferdinand Thieriot (la première), Isidor Philipp (la deuxième), Victor Babin (les trois suivantes) et Hermann Keller (la sixième).
D'entrée de jeu, on est séduit d'une part par le travail du transcripteur, octaviant (et redoublant fréquemment) tel passage de la main droite, enrichissant à plusieurs endroits l'harmonie, et d'autre part par celui des interprètes, faisant sans excès ressortir l'un ou l'autre élément thématique, jouant fort à propos et avec un ensemble parfait des subtilités de l'agogique sans se priver des possibilités dynamiques de leurs instruments. Après un premier mouvement ou certains rythmes de l'accompagnement prennent de plaisantes allures de petite «valse à quatre temps» et un second mouvement plein d'émotion, le final de la première sonate est véritablement éblouissant, pris dans un tempo auquel les organistes peuvent seulement rêver.
Le plaisir se renouvelle ensuite à chaque sonate. Je suis personnellement moins enchanté par le travail de Victor Babin, qui éprouve le besoin de rajouter quelques notes ici et là, voulant sans doute par ces petits éléments de contrechant, «enrichir» le tissu de ces trios qui se suffit à lui-même. Comme une espèce de bis, un des airs de cantates les pus célèbres, dans la transcription dune compositrice américaine, Mary Howe, complète le programme.
L'ordre des six sonates est modifié. Pourquoi? J'avance une hypothèse: le programme imprimé donne les sonates de gauche à droite (1-2/3-4/5-6) et au montage, on a simplement lu la feuille de haut en bas (1-3-5/2-4-6). Cela n'a somme toute pas grande importance, mais quand on connaît la science et le goût du secret du grand Cantor, mieux vaut respecter ses intentions, même cachées...
Un petit mot aussi, sur la couverture du livret: la seule mention de ce qui semble être une aquarelle (ou peut être un simple dessin colorié?) est:«Leipzig. The Old City». On aurait pu donner un petit commentaire expliquant que ce gros bâtiment masquant Saint-Thomas (on en mesure la taille sur la vue complète en dernière page de couverture) est précisément la maison où vécut Bach durant ses années de Leipzig. Une des fenêtres faisant face à l'extérieur de la ville est même celle de sa Componierstübe»!
Le mérite est grand, des interprètes de ces six sonates qui sous leurs vingt doigts se chargent d'une belle vitalité dans les mouvements extrêmes et d'une touchante émotion dans les mouvements lents. Tout au plus l'organiste, limité à dix doigts et deux pieds, leur enviant la liberté que leur offre la réécriture de ces dix-huit mouvements périlleux (substituant la difficulté de l'ensemble à celle de l'équilibre et de l'indépendance) peut-il leur reprocher une emphase très... pianistico romantique dans chaque cadence finale de mouvement vif, appuyée et fortissimo. Mais peut-être s'agit-il là d'un clin d'œil des pianistes qu'il n'a pas saisi...

Date du commentaire16/11/2010
  
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