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CD_4162 ()

VideCeci n'est pas de l'orgue

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Titre du CD J. S. Bach. Goldbergvariationen
Interprète(s) Wolfgang Dimetrik
Éditeur Telos
Numéro d'édition 120
Site de l'éditeur http://www.telos-music-records.com
Format audio DDD
Date d'enregistrement 20-21 IX 2001
Minutage total 53:56
Date de réception au M'O 21/05/2010
Livret 16 pages (D, GB); ceci n'est pas de l'orgue
Orgue(s) et/ou instrument(s) Accordéon
Compositeur(s) J. S. Bach
Descriptif orgue(s)Accordéon Pigni-Gomes 1996
Accord orgue(s)Ceci n'est point de l'orgue… et n'est donc pas appréciable dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammeJ. S. Bach: Goldbergvariationen BWV 988
CommentaireJ'ai le souvenir d'une visite à la Musikmesse de Francfort, il y a dix ou quinze ans, où je fus séduit à distance par des sonorités magnifiques venues du grand patio. Suivant la musique comme un chien renifle la piste d'un tentant fumet, je me retrouvai devant deux accordéonistes jouant César Franck avec une perfection, une expression, un ensemble absolument parfaits. Je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu un aussi beau Franck par n'importe quel instrument!
Aussi quand a été annoncée la sortie du présent enregistrement, ai-je été à la fois tenté par le défi évident d'une interprétation du monument de Bach sur un instrument capable du meilleur comme du pire, et par la comparaison que je pourrais faire avec les quelques autres versions que je venais de recevoir, dont celle au clavicorde par Benjamin-Joseph Steens CD_4154, qui vous renverra aux commentaires de quatre versions pour orgue.
J'avoue avoir été séduit par le côté un rien iconoclaste de cette entreprise. L'écoute de la première plage se révéla cependant décevante: des ornements mesurés et malhabiles gâchent tout le plaisir que l'on pourrait prendre à entendre une Aria délicate, dans les nuances les plus douces de l'instrument, et où l'interprète ose des silences inattendus mais point malvenus. Au fil des plages, on entend des choses étonnantes: notes accentuées inhabituelles dans la première variation, douceur des timbres dans la deuxième. Dans la suite, l'interprète joue souvent des possibilités dynamiques de son instrument, faisant ressortir une main, effaçant l'autre au gré de son inspiration. Le tout en n'oubliant jamais la «céleste machine à coudre» que Bach fait toujours résonner dans la continuité des valeurs brèves.
Poursuivons notre voyage à travers les insomnies du comte Kayserlingk. La cinquième variation est ébouriffante, la huitième, magnifique: virtuose, enlevée, avec des nuances évidemment hors de propos, mais tout à fait justes. La variation 13 est tout en douceur, et est suivie par des emportements jusqu'ici «inaudits», dans la quatorzième. Le caractère de chaque variation est bien affirmé, de sorte que, à l'encontre du but poursuivi par l'insomniaque aristocrate, l'auditeur ne risque point de s'endormir...
D'un bout à l'autre, on ne peut que s'émerveiller de la maîtrise technique de Wolfgang Dimetrik, dans cette musique pour laquelle on croyait deux claviers indispensables. Sur ses deux demi claviers dont l'un, entraîné par la soufflerie, ne reste même pas en place, jamais il ne donne le moindre sentiment de difficulté! La «mise en onde» de l'ensemble est sensible et efficace. Plusieurs variations sont séparées d'un silence justifié par la densité de ce qui vient de se passer, d'autres sont virtuellement enchaînées, sans que jamais le bon sens soit véritablement heurté.
Pas de doute, dans sa tombe, le grand Cantor s'est retourné. Mais c'était pour mieux entendre!
Date du commentaire01/10/2010
  
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