Détail d'un disque de la discothèque du M'O+

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Les mentions soulignées indiquent les inédits dans les banques de données du M'O au moment de la rédaction
Titre du CD Flemish and Walloon Organ Treasure, volume
4. Historical Organ, Longueville (circa 1690)
Interprète(s) Joris Verdin (BE) & Capilla Flamenca
Éditeur Vision-Air
Numéro d'édition 2006/01
Site de l'éditeur http://www.orgelinvlaanderen.be
Format audio [DDD]
Date d'enregistrement 23 V 6002
Minutage total [70:19]
Date de réception au M'O 12/12/2006
Livret 12 pages (NL, GB, F), composition, pas de registrations
Orgue(s) et/ou instrument(s) Longueville (BE), Notre-Dame de l'Assomption
Compositeur(s) Peeter Cornet, Peter Philips, Orlandus Lassus, Herman Hollanders
Descriptif orgue(s)Longueville, BE, Notre-Dame de la Visitation
Goltfus (BE) c1670/Couvreur (BE) 1996. I/12
Accord orgue(s)545 dans l'échelle de La Rasette razette
ProgrammePeeter Cornet
1. Toccata noni toni
3. Regina Cæli
4. Tantum Ergo
5. Fantasia secundi toni
7. Fantasia octavi toni
9. Fantasia noni toni
10. Salve Regina
11. Fantasia octavi toni
12. Fantasia octavi toni

2. Peter Philips: O fons vitæ
6. Orlando Lassus: Salve Regina Misericordiæ
8. Herman Hollanders: O vos omnes

CommentaireCe CD est un joli clin d'œil à nos politiciens désunis et désunificateurs: le titre de la série est Flemish Organ Treasures, mais ici on a bien dû ajouter and Walloon, l'orgue éminemment flamand de Longueville se trouvant... à l'étranger! Profitons de l'occasion pour évoquer cette série publiée par Het Orgel in Vlaanderen, dont le service de presse (en tout cas au Magazine de l'Orgue) est pour le moins irrégulier: vous retrouvez le premier CD de la série sous la référence CD_4167 et le troisième sous CD_4166 tandis que le cinquième, enregistré par Lieve Van de Rostyne est dans la file d'attente du M'O (CD_3621). Sachant que le huitième CD est annoncé sur le site de Het Orgel in Vlaanderen, la moitié manque donc à l'appel!
Comme pour cligner de l'autre œil, Joris Verdin a choisi de jouer sur cet orgue flamand de Wallonie, presque toute la musique du Bruxellois Peeter Cornet! «Jusqu'à ce jour les œuvres de Cornet n'ont pas été enregistrées sur un orgue dont la date de fabrication est aussi proche de l'époque du compositeur: très peu d'instruments de cette période nous sont parvenus intacts.» Cette affirmation du livret était peut-être exacte en 2006, mais la file d'attente du M'O+ (toujours elle!) contient un autre enregistrement, réalisé en 2009 par Arnaud Van de Cauter sur deux instruments remarquables et parfaitement adéquats (CD_3481).
Le montage de ce récital souffre d'une précipitation inexplicable: les pièces s'enchaînent beaucoup trop rapidement (quatre secondes, voire moins...). L'acoustique très sèche de cette petite église n'excuse pas cette bousculade entre les plages, qui auraient supporté le double de silence entre elles. Les mêmes caractéristiques sonores auraient sans doute autorisé une prise de son un peu moins rapprochée. On aurait estompé les bruits de mécanique, inévitable par exemple dans la plage 9, et on aurait surtout rendu moins perceptibles les petites irrégularités d'harmonie dans le larigot et la mixture, que le restaurateur se refuse à corriger, au nom du respect historique.
Venons-en à la musique, répétant comme toujours qu'il ne nous appartient pas, par manque de compétence, de juger les prestations vocales. Soulignons simplement le bien fondé du chant alternatim du Salve Regina et apprécions les trois pièces chantées, bien en rapport avec la musique d'orgue. Simplement, Lassus et Peter Philips étant assez connus, aurait-on pu profiter des deux pages laissées vides dans le livret pour nous dire deux mots sur Herman Hollanders (c1595-c1640, donc parfait contemporain de Cornet), organiste de Sainte-Catherine à Eindhoven de 1628 à 1637.
Alors que la Toccata initiale est jouée avec une certaine lenteur (on aimerait utiliser le terme «grandeur» mais l'instrument ne peut prétendre à cette qualification, et ce n'est pas un défaut!), il y a dans le Regina Cæli un élan, une fougue remarquables. Le deuxième verset nous fait entendre une trompette d'une plénitude, d'une rondeur et d'une élocution parfaites et l'on entend un fort puissant jeu de tierce dans le verset suivant, belle démonstration des possibilités presque espagnoles de ce petit instrument à un seul clavier. Dans la Fantaisie du huitième ton du manuscrit de Christ Church, grand tiento de mano izquierda, Joris Verdin, se laissant emporter par la volubilité de la trompette, choisit un tempo extrêmement rapide, et donne priorité à la virtuosité. On peut jouer la pièce avec élan et en même temps laisser chanter cette basse babillarde! Cette précipitation se retrouve dans plusieurs plages de la suite du récital, et on est un peu surpris de trouver l'interprète, généralement si maître de ses effets, en quelque sorte entrainé, voire dépassé par ses propres doigts! Heureuse surprise: la Fantasia noni toni (une des trois grandes compositions de Cornet, dont Verdin fait l'impasse sur celle du premier ton) est jouée de bout en bout sur la seule Flûte 4.
Merci à nos amis flamands de mettre ainsi en valeur un patrimoine que nous partageons volontiers!

Date du commentaire12/05/2010
  
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